Technique: dessin, fabrication, utilisation

Comment bien choisir son papier ?

Comment bien choisir son papier ?

Comment bien choisir son papier ?

Aujourd’hui, l’atelier du crayon vous aide à faire le meilleur choix de papier en fonction des techniques de dessin que vous pratiquez. Nous vous proposons cet article pour vous aider à mieux comprendre les choix de carnets de dessins, carnets de voyages, carnets de notes que nous proposons sur notre boutique en ligne.

Faisons d’abord un rapide survol historique, pour aborder ensuite les différentes techniques de fabrication en évoquant les différences de textures, épaisseurs… Pour finir par répondre à la question cruciale : quel médium pour quel papier ? Comment bien choisir son papier ?

Allez hop ! C’est parti…

Un peu d’histoire pour bien choisir son papier

Originaire du continent asiatique et plus particulièrement de l’empire du milieu, le papier existe depuis environ 2000 ans et a initialement servi pour l’écriture et le dessin. La fabrication du papier parcours le monde : Départ de chine il y a 2000 ans, passage par le Japon, Inde Népal pour ensuite passer dans le monde Arabe, un détour par l’Italie et enfin l’Angleterre et la France pour les derniers apports techniques et verra naître des marques Mythiques : Canson, Fabriano, Lamali. Il prendra vraiment son essor avec l’invention de l’imprimerie. Aujourd’hui, nous utilisons la papier également pour une large palette d’applications pratiques : pour l’emballage, l’hygiène, la photo, le fiduciaire, le bricolage, le tabac…

Comment fabrique t-on le papier ?

Voici un petit Survol des techniques de fabrication et quelques vidéos éclairant le propos parce que, pour bien choisir son papier, il faut comprendre comment il est fabriqué !

Les premiers papiers étaient fabriqués avec un tamis qui produisais du papier dit « à la forme » c’est encore le cas dans les quelques moulins français encore en activité ainsi que dans les pays historique tel que l’Inde. Vous pouvez retrouver sur notre boutique en ligne des carnets liasses de papier chiffon à la forme idéal pour l’aquarelle. Avec cette forme, on puise la patte dans une cuve, on laisse égoutter ensuite la feuille obtenue sur une étoffe de feutre, qui seront entassées puis pressées en tas. Chaque feuille séchera étendue à l’air libre comme on étend le linge. Le tamis donnera un papier très texturer puisque la grille du tamis s’imprime sur chaque feuille.

Les végétaux ou fibre les plus communément utilisées sont le lin, le chanvre et enfin le coton. C’est dans les pays arabes que naîtra le premier papier issu du recyclage de tissus de lin et de chanvre afin de pouvoir réaliser des caligraphie au Calam. L’Italie s’inspirera des techniques de fabrication du tissu pour inventer le papier vergé et en France au 18e siècle Canson développera une technique d’égouttage plus rapide du papier ainsi que la fabrication du papier en forme continue (au kilomètre). Voici déjà quelques éléments qui vous aiguilleront pour savoir comment bien choisir son papier.

Pour mieux comprendre le processus complet, voici une vidéo d’un moulin encore en activité :

Voici comment cela se passe à plus grande échelle en Asie et plus particulièrement en Corée :

Les techniques actuelles nécessitant de répondre a une forte demande, les fibres de lin et de chanvres ont été remplacées par la fibre de bois (on sépare alors la cellulose de la lignine) : c’est en partie pour cette activité industrielle que la forêt des landes est grandement exploitée et que de nombreuses papeteries sont installées notamment à Mimizan, Biganos, avec le groupe Gascogne Papier fondé en 1921 et qui produit 150 000 Tonnes de Kraft par an sur le site Mimizanais.

Voici une vidéo de l’émission “C’est pas sorcier” pour mieux comprendre ce processus industriel et ses enjeux écologique :

Les différents types de papier :

Pour savoir comment bien choisir son papier, encore faut-il savoir de quoi nous parlons. Ici nous allons aborder les différents types de papiers : couché, vergé, vélin…

Qu’est-ce qu’un papier couché ?

Un papier couché est un papier dont la surface est recouverte d’une ou plusieurs fines couches de pigments et de liant venant unifier la surface augmentant sa qualité pour l’impression. Idéal donc pour les travaux d’imprimerie, le stylo et les feutres mais peu efficaces avec les crayons secs (mais il y a des exceptions;-) ) : graphites, crayons de couleurs et pastels secs.

Qu’est-ce qu’un papier vergé ?

Une des premières techniques de fabrication mise au point en Italie (particulièrement à Fabriano) et datant du XIII e siècle. Le papier est réalisé sur un tamis métallique présentant des lignes parallèles en fil de laiton laissant de très fines lignes horizontales qui s’impriment sur le papier et qui se voient par transparence. Cette technique permet également d’insérer un filigrane souvent présent dans ce type de papier. Les particularités de ce papier : relativement lisse, parfois couché (voir la vidéo n°1), souvent de couleur crème, sa texture permettra quand même de fixer vos différents médiums secs et travaux aux détails exigeants : crayons à papier, crayons de couleurs, écrits…

Qu’est-ce qu’un papier vélin ?

(rien à voir avec le parchemin du même nom fabriqué lui à partir d’une peau de veau mort-né). Inventé en Angleterre au 18e siècle, le papier vélin, à la différence d’un papier vergé ne présente aucune ligne imprimé. Il a la particularité d’être soyeux et lisse souvent très fin, moelleux et très blanc. Il porte souvent un filigrane obtenu par pression avant le séchage complet du papier.

Les papiers Ingres

Le Ingre est un papier couché avec un motif vergé, il offre donc tous les avantages d’un bristol mais avec des grammages plus faibles et le velouté texturé d’un vergé classique. Parfait pour les effets de clair/obscurs et le dessin en techniques sèches.

Caractéristiques du papier traditionnel à la forme d’inde

Fabriqué en 100% chiffon à partir de linge de coton recyclé est très texturé. Son grain très aléatoire est obtenu par passage dans un tamis végétal qui s’imprime dans la feuille de papier. Son grammage souvent important le rend idéal pour l’aquarelle, le fusain et toutes les techniques sèches nécessitant de piéger les grains de pigments afin de les fixer sur le papier. Cependant ce n’est pas le plus recommandé pour le travail photo-réaliste et les détails subtils.

Particularités du papier Lokta que nous proposons

Ce papier fabriqué au Népal est très fin et pourtant il est à la fois résistant, relativement imperméable, il ne moisi pas et résiste aux insectes. Toutes ces caractéristiques en font le papier des écrits officiels de son pays d’origine. On l’utilise pour la reliure, l’encadrement, l’emballage, le papier peint… Il vous permettra de conserver très longtemps vos créations. Vous pouvez l’utiliser pour écrire au feutre, stylo à bille, crayons à papier…

Et nous en arrivons enfin à la question cruciale qui nous occupe l’esprit depuis le début de cet article : Comment bien choisir son papier ?

Quel papier pour quel technique : Comment bien choisir son papier ?

Bien choisir son papier pour l’aquarelle :

Fabriqué essentiellement à partir de coton ou de cellulose, les papiers destinés à l’aquarelle ont une caractéristique commune : leur fort grammage ! Idéalement à partir de 200g/m2

Ensuite selon les effets de dilution, diffusion, texture recherchées, les technique de fabrication diffèrent : le papier sera à grain satiné donc très lisse, réalisé sur machine moderne et pressé à chaud. Ce papier laissera glisser intensément la couleur. À grain fin pressé à froid le papier offrira une surface semi-rugueuse offrant de l’adhérence et facilitera le travail.

Enfin le grain torchon très apparent et pleinement rugueux est un des papiers les plus appréciés des aquarellistes chevronnés.

La contrainte principale de l’aquarelle vient de l’eau nécessaire à la diffusion des pigments et qui selon la qualité du papier utilisé pourra venir déformer le papier, le gondoler. Pour éviter cela préférez un grammage important notamment si vous imbibez votre papier avant de poser vos couleurs. Préférez également un papier artisanale de fabrication traditionnel sur tamis rond. Cette technique de fabrication assure une diffusion aléatoire de fibre qui assurera un meilleur contrôle de la couleur, au contraire d’un papier réalisé sur tamis long.

Bien choisir son papier pour le crayon de couleur :

Comme pour l’aquarelle, le crayon de couleur nécessite de pouvoir superposer des couches de matières importantes et suppose donc un papier de grammage fort. Un papier texturé vous permettra de travailler de beaux effets de matières. À l’inverse un papier bristol vous permettra de travailler dans la finesse et le détail. Évitez les papiers couchés trop lisses qui auront tendance à ne pas accrocher la matière plutôt grasse des crayons de couleurs. Et surtout, bannir les papiers un peu glacé et les papiers d’imprimantes (ça paraît évident, mais on le précise quand-même:-D ).

Bien choisir son papier pour le pastel sec :

Préférez un papier offrant du grain ou de la trame très marqué (comme celle du papier à la forme traditionnel) qui retiendra les pigments. Le relief est important pour ce type de médium. N’hésitez pas à choisir un papier teinté qui vous permettra d’obtenir de beaux effets. Il existe également des papiers abrasifs spécifiques.

Bien choisir son papier pour les pastels gras :

Tous les types de papiers sont possibles ! Leur fort pouvoir d’adhérence permet d’envisager des papiers de toutes natures. Tout dépendra donc de l’effet que vous souhaitez obtenir. N’hésitez pas à envisager le carton, les papiers teintés, les toiles, bois, le kraft…

Bien choisir son papier pour les marqueurs et feutres :

Le bristol, traditionnellement fabriqué dans la ville du même nom, ce papier cartonné non couché à la particularité d’être très lisse et de ne pas diffuser les pigments afin de garantir la finesse des traits.

Voilà pour ce voyage au pays du papier et de son histoire riche et transfrontalière !

Vous disposez maintenant de toutes les clés pour bien vos carnets pour y coucher vos pensées et idées créatives ! Rendez-vous sur notre boutique en ligne et découvrez les magnifiques carnets des marques LAMALI, ARBOS, et à partir du mois de mars vous aurez le plaisir de découvrir la petite nouveauté avec du papier Italien : ELAM-BOOKS.

C’était : Comment bien choisir son papier, un article de l’Atelier du crayon – Fabrique artisanale landaise de crayons branchés 😉

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